appât

appât

appât [ apa ] n. m.
appast déb. XVIe; de appâter
IUn appât, des appâts.
1Pâture qui sert à attirer des animaux pour les prendre. Mettre l'appât à un piège, à l'hameçon. amorce, asticot, boëtte, devon, esche, 1. manne, mouche, 2. rogue, ver, vif. Attirer avec de l'appât. appâter. Poisson qui mord à l'appât.
2Fig. Ce qui attire, engage, pousse à faire qqch. carotte. L'appât du gain. « prendre la multitude par l'appât de la liberté » (Bossuet).
IIFig. (Plur.) Les appas .
1Vx ou littér. Attraits, charmes de qqch. « Aux objets répugnants nous trouvons des appas » (Baudelaire).
2(XVIIe) Vx ou plaisant Ce qui dans une femme excite le désir.

appât nom masculin (de appâter) Produit qui sert pour attirer le gibier, le poisson, et qui se fixe sur le piège même, sur l'hameçon. Ce qui attire, excite la cupidité, le désir ; attrait : L'appât du gain, d'une récompense.appât (difficultés) nom masculin (de appâter) Sens 1. Appât = ce qui est destiné à attirer dans un piège (mordre à l'appât) ; ce qui incite à, pousse vers (l'appât du gain). Dans ce dernier sens, appât est le plus souvent au singulier. 2. Appas (toujours au pluriel) = les charmes physiques d'une femme (dévoiler ses appas) ou les charmes d'une chose (les appas de la gloire). Registre littéraire. Appât et appas représentent deux formes du même mot. Appas est un ancien pluriel d'appât, spécialisé dès le xviie s. dans le sens figuré (attraits d'une femme ou de qqch). ● appât (homonymes) nom masculin (de appâter) appas nom masculin pluriel happa forme conjuguée du verbe happer happas forme conjuguée du verbe happer happât forme conjuguée du verbe happerappât (synonymes) nom masculin (de appâter) Produit qui sert pour attirer le gibier, le poisson, et...
Synonymes :
Ce qui attire, excite la cupidité, le désir ; attrait
Synonymes :
- séduction
Contraires :
- dégoût
- répulsion

appât
n. m.
d1./d Nourriture employée pour attirer les animaux qu'on veut prendre. Mettre l'appât à un piège. Syn. amorce.
d2./d Par métaph. Ce qui attire, exerce une attraction sur qqn. L'appât du gain.

⇒APPÂT, subst. masc., APPAS, APPÂTS, subst. masc. plur.
A.— Vx. Ce qui attire :
1. ... les leçons sont curieuses. La mère [l'hirondelle] se lève sur ses ailes; il [son petit] regarde attentivement et se soulève un peu aussi. Puis, vous la voyez voleter; il regarde, agite ses ailes... Tout cela va bien encore, cela se fait dans le nid... La difficulté commence pour se hasarder d'en sortir. Elle [l'hirondelle] l'appelle, elle lui montre quelque petit gibier tentant, elle lui promet récompense, elle essaye de l'attirer par l'appât d'un moucheron.
MICHELET, L'Oiseau, 1856, p. 239.
Spéc., VÉN. et PÊCHE. Un appât, des appâts. Pâture mise à des pièges pour attirer le gibier ou à des hameçons pour attirer les poissons. Appât naturel, appât artificiel :
2. Il laissait flotter sur l'eau verte une longue corde avec un hameçon garni d'un appât.
ALAIN, Propos, 1936, p. 12.
B.— Au fig. Ce qui excite le désir :
3. Les gestaltistes soulignent les changements de structure qui affectent les perceptions directrices et les structures motrices ou mentales; mais même si l'on y joint le ressort affectif, l'appât du résultat meilleur, l'attrait du « niveau de prétention » (Lewin), il reste quelque chose d'incompréhensible dans le progrès de l'habitude : ...
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 273.
Péj. Ce qui tente la cupidité, la sensualité :
4. La voiture des Fontcroix le reprit deux heures après le long de la grande route où il les attendait. Édith et Antoinette étaient allées vendre leurs épiceries dans un village de l'arrière-front. Car dans les ruines restaient encore des habitants, retenus par l'amour du foyer ou l'appât du gain.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, pp. 81-82.
Dans le style noble, gén. au plur. (dans ce cas orth. appas). Les fragiles appas de ce monde (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 365) :
5. Mais cette infâme spéculation a tant d'appas pour M. Necker, qu'il y tient plus que jamais.
MARAT, Les Pamphlets, Nouv. dénonciation contre Necker, 1790, p. 88.
C.— Spéc., vieilli, ou dans le style noble. [Toujours au plur. et sous la forme appas]. Attraits extérieurs d'une femme qui excitent le désir :
6. Quoi! Maman, vous n'étiez pas sage!
— Non vraiment; et de mes appas
Seule à quinze ans j'appris l'usage,
Car la nuit je ne dormais pas.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu!
P.-J. DE BÉRANGER, Chansons, Ma Grand'mère, t. 1, 1829, p. 23.
En partic. Gorge féminine :
7. Depuis cette conversation, j'observai cette jeune fille avec un intérêt mêlé d'inquiétude, et bientôt je vis son teint pâlir, ses joues se creuser, ses appas se flétrir... Oh! comme la beauté est une chose fragile et fugitive!
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 235.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. PASSY 1914 admet une var. [apa]. ,,En général, les finales en as, ât sont fermées`` [= post. dans la terminol. de Rousselot] (ROUSS.-LACL. 1927, p. 135). FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787 indiquent clairement, pour la voyelle finale, une durée longue. À ce sujet, cf. toutefois le témoignage de G. Vaudelin ds COHEN 1946. Enq. : /apa, (D)/. 2. Forme graph. — Var. orth. : apât ds FÉR. Crit. t. 1 1787 et appast ds Ac. Compl. 1842 avec la mention ,,V. lang.`` Appas est une forme anc. du plur. de apast, qui au cas régime avait la forme apaz et dont la finale s'est ensuite normalement changée en s avant de s'amuïr.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Début XVIe s. appast « pâture, servant à attirer les animaux pour les prendre » (J. MAROT, v, 100 ds LITTRÉ : Bestes toujours sont prinses aux appastz); 2. a) 1549 p. ext. au fig. « ce qui attire, ce qui tente, amorce » (R. ESTIENNE, Dict. fr.-lat.); b) av. 1628 spéc. au plur. appas « agréments extérieurs d'une femme » (MALHERBE, Sonnet au Dauphin ds LITTRÉ : Mais n'est-ce point assez célébrer notre belle? Quand j'aurai dit les jeux, les ris et la sequelle, Les grâces, les amours, voilà fait à peu près! — Vous pourrez dire encor les charmes, les attraits, Les appas), qqf. empl. au sing. appât « id. » (1642, CORNEILLE, Polyeucte, IV, 2 ds Dict. hist. Ac. fr.).
Déverbal de appâter (FEW t. 7, s.v. pascere, note 18).
STAT. — Fréq. abs. littér. :352. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 702, b) 547; XXe s. : a) 339, b) 399.
BBG. — BAUDR. Chasses 1834. — BAUDR. Pêches 1827. — BRUANT 1901. — BURN. 1970. — DUCH. Beauté 1960, pp. 71-75. — GRUSS 1952. — LARCH. 1880. — POLLET 1970. — PRIVAT-FOC. 1870. — REGULA (M.). Etymologica. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 484.

appât [apɑ] n. m.
ÉTYM. Déb. XVIe, appast; appas, au XVIIe (→ Appas; et ci-dessous, cit. 4 et 5); de appâter.
———
I Appât.
1 (Plur. appâts). Pâture qui sert à attirer des animaux pour les prendre. || Mettre l'appât (boulette, grain, viande) à un piège ( Piège). Spécialt, pêche. || Appât artificiel. || Appât vivant. || Appâts d'origine animale, végétale. || Fixer un appât à l'hameçon. Amorce, boëtte, capelan, devon, esche, leurre, manne, mouche, rogue, ver, vif. || Vers servant d'appât. Arénicole, gravette, lombric; aussi asticot (larve). || Attirer avec un appât; munir l'hameçon, la ligne d'un appât. Amorcer, appâter, escher. || Avaler, gober l'appât. || Mordre, se laisser prendre à l'appât. || Poisson qui mord à l'appât.(Collectif). || Attirer le poisson avec de l'appât ( Amorce).
1 L'appât est une pâture que l'on offre et qui cache un hameçon. Le leurre est un objet apparent que l'on montre, qui attire, et qui cache un piège. L'appât a de trompeuses douceurs; le leurre a de trompeuses apparences.
Littré, Dict., art. Appât.
2 Quelquefois, aux appâts d'un hameçon perfide,
J'amorçe en badinant le poisson trop avide.
Boileau, Épîtres, VI.
2 Par métaphore. (Plur. appâts et vx, appas). Ce qui attire, engage, pousse à faire quelque chose. || Mordre à l'appât, se laisser prendre à l'appât d'une récompense.On trouve au XVIIe s. la graphie appas au sing. (cit. 4 et 5, Molière).
3 Amusez les rois par des songes,
Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges.
Quelque indignation dont leur cœur soit rempli,
Ils goberont l'appât, vous serez leur ami.
La Fontaine, Fables, VIII, 14.
4 Mord si bien à l'appas (appât) de cette faible ruse (…)
Molière, l'Étourdi, III, 2.
5 (…) par l'appas (appât) flatteur de quelque récompense (…)
Molière, l'École des maris, I, 4.
6 Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté.
Bossuet, Oraison funèbre de la Reine d'Angleterre.
7 (…) l'appât, pourtant bien connu de moi, auquel je me laisse prendre et qui suffit pour m'accrocher.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 302.
8 La guérison possible est un appât auquel un malade ne résiste jamais.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XII.
Fig. || L'appât du gain (cour.), de la réussite, du succès.
———
II || Appas [apɑ] n. m. pl. (Déb. XVIIe, Malherbe).
1 Vx ou littér. Attraits, charmes (de qqch.). Agrément, délice, séduction. || Les appas de la gloire, de la volupté, de la vertu.
9 Et s'il faut affronter les plus cruels supplices,
Y trouver des appas, en faire mes délices (…)
Corneille, Polyeucte, I, 1.
10 À qui vit sans amour la vie est sans appas.
Molière, le Grand Divertissement royal.
11 (…) vous ne goûtez point, dans ses plus doux appas,
Cette union des cœurs, où les corps n'entrent pas ?
Molière, les Femmes savantes, IV, 2.
12 C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Préface.
2 (Déb. XVIIe). Vx ou par plais. Les charmes d'une femme qui excitent le désir masculin. Charme.
13 À proprement parler, les appas promettent du plaisir; ils excitent le goût et l'envie de posséder l'objet afin d'en jouir. C'est un terme érotique et un peu libre, qui est relatif à la beauté matérielle des formes, à celle de la gorge, des bras et de la taille. Les mots d'attraits et de charmes n'ont pas ce caractère de sensualité (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, Appât…
14 Nous avons condamné l'amour, m'allez-vous dire :
J'en blâme en nous l'excès; mais je n'approuve pas
Qu'insensible aux plus doux appas
Jamais un homme ne soupire.
La Fontaine, les Filles de Minée, 485.
15 Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme;
Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas,
Un cœur se laisse prendre et ne raisonne pas.
Molière, Tartuffe, III, 3.
16 À moins que vous cessiez, Madame, d'être aimable,
Et d'étaler aux yeux les célestes appas (…)
Molière, les Femmes savantes, V, 1.
17 Quelque mine qu'on fasse, on est toujours bien aise d'être aimé. Ces hommages à nos appas ne sont jamais pour nous déplaire.
Molière, le Sicilien, VII.
18 Qu'il est doux d'adorer tant de divins appas !
Racine, la Thébaïde, II, 1.
18.1 À un cri de surprise et d'horreur qui échappe à Madame de Lorsange, la jeune fille se retourne et laisse voir avec la plus belle taille du monde, la figure la plus noble, la plus agréable, la plus intéressante, tous les appas enfin.
Sade, Justine…, t. I, p. 18-19.
19 C'était, ma foi, un beau brin de fille : elle avait cinq pieds et quelques pouces, et une vraie moisson d'appas.
A. de Musset, Il ne faut jurer de rien, III, 3.
20 Quand sa sérénité s'approche des jeunesses
Le Douanier se tient aux appas contrôlés.
Rimbaud, Premiers vers, « Les douaniers ».
Spécialt. Gorge féminine; sein.
HOM. Formes du v. happer.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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